Le philosophe couche avec la vérité

Le philosophe couche avec la vérité

Philosophie. « Philo », j’aime, la « sophia », la sagesse, la vérité. Le philosophe est « amant de la vérité ». Il est parfois sage, un peu gourou. Chez les Grecs, durant ce que l’on a nommé le « miracle grec », la naissance de cet amour de la sagesse, le terme de philosophe était aussi synonyme de « scientifique ». Thalès, par exemple, était un Newton d’avant la lettre. Qui ne se rappelle pas de ses triangles et de son célèbre théorème? Mesurer le monde, tenter de le comprendre, de lui donner un sens, telle était la mission de ces scientifiques philosophes présocratiques qui sortait le monde du mythe pour le faire entrer dans le « logos », le discours rationnel, la science.

Aujourd’hui, la philosophie peut se résumer à donner du sens au monde, à sa vie, à son existence. Être ouvert d’esprit. Philosopher, c’est réfléchir en luttant contre la philosophie lorsque celle-ci devient dogmatique. Penser au monde ne revient pas seulement à s’arrêter au passé. Tel l’historien, le philosophe s’attache à mieux comprendre le passé pour l’articuler au présent et anticiper le futur. Il est un peu visionnaire parfois.

La philosophie s’attache au vrai, au quoi et au pourquoi: elle est ontologie ou métaphysique. Quand elle s’attache au bien: elle devient éthique. Lorsqu’elle cherche à comprendre le beau: elle est esthétique. Enfin, quand elle se demande comment connaître: elle est épistémologie.

À chacun sa définition. Ce qui est certain, c’est que nous sommes tous, à notre mesure, des apprentis philosophes.

Le corona virus nous a-t-il rendus humains et solidaires ?

Le corona virus nous a-t-il rendus humains et solidaires ?

Dans la plupart des récits ou longs métrages de science-fiction, l’humanité confrontée à un virus ou une apocalypse se barricade et, face à la menace, sombre dans la barbarie. Pensons à la série Walking Dead où l’Amérique, plongée dans le chaos d’une menace virale qui transformeles êtres humains en zombies, doit affronter non seulement ces hommes devenus des monstres, mais également leurs congénères qui luttent pour la survie et le pouvoir. Les zombies sont la métaphore de la perte « d’humanitude », cette notion forgée par le Suisse Klopfenstein en 1980 et popularisée par le philosophe et généticien français Albert Jacquard, qui désigne cette attitude propre à l’homme civilisé et les « cadeaux que les hommes se sont faits les uns aux autres depuis qu’ils ont conscience d’être, et qu’ils peuvent se faire encore en un enrichissement sans limite ».

Dans La Route, une œuvre allégorique de Cormac McCarthy, prix Pulitzer 2007, un père et son fils, avec l’amour en guise de feu et de Saint-Esprit qui les animent, cherchent à survivre à une apocalypse dont on ne sait rien, sinon qu’elle a réduit le monde en cendres. Alors ils marchent vers le Sud comme on marche vers la chaleur et l’espoir, ensemble, se soutenant, envers et contre des hommes errants ou des cannibales, l’humanité ayant perdu les valeurs qui font de nous des Hommes, des humanistes, des êtres de solidarité et de générosité.

Après la Chine, l’Europe a sombré dans ce qu’on aurait envie d’appeler une apocalypse du XXIe siècle. Le nouveau coronavirus est partout, il a envahi nos réseaux sociaux, nos médias, nos téléphones, nos discours. Il nous faisait sans doute d’abord rire ou sourire. Il était confiné en Chine. Puis les blagues ont commencé à virer au cauchemar et les consciences se sont éveillées pour donner lieu à un véritable vent de panique. Qui n’a pas tenté de faire des réserves de nourriture, d’acheter un masque ou faire le plein de paracétamol ?

Reste qu’en ces temps obscurs, l’humanité n’a pas sombré dans la barbarie, à l’image de Walking Dead ou La Route. Les hommes ne sont pas des barbares. Ce virus nous aura testés, il nous teste encore à l’heure où j’écris ces lignes et la solidarité est de mise. Les Italiens, confinés et pleurant leurs morts, entonnent des chants d’espoir et leur hymne national aux balcons. Comme un grand mouvement d’humanitude pour lutter contre le virus. La poésie sauvera-t-elle le monde ?

Pour aller plus loin :

  • Albert Jacquart, Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau, Point, 1987.  
  • Cormac McCarthy, La Route, Points, 2009. 
  • L’erreur du catastrophisme
Mettons de la femme dans l’homme

Mettons de la femme dans l’homme

L’homme, c’est déjà fait. Plus de Yin dans le Yang. Et inversement proportionnellement. Les hommes doivent assumer leur part de féminité, ce qui n’empêche pas qu’ils puissent être puissants, c’est-à-dire virils. Leur génome parle pour eux. XY

Pour aller plus loin :

  • Albert Jacquart, Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau, Point, 1987.  
  • Cormac McCarthy, La Route, Points, 2009. 
  • L’erreur du catastrophisme
Brève de comptoir

Brève de comptoir

Un jeudi soir sur la terre

Les gens dans la rue sont formidables. Les gens dans les bistrots sont grossiers, ils se saoulent la gueule (dit-il en buvant un coup).

Et les flics?

Je veux payer… Tu viens verbaliser sommelier? Même la bière est plus chère que le blanc.

Y a plus de saison…

On dit merci: combien de fois par jour? Merci. La pitié.

Le fair-play vient des chevaliers. Au Moyen-Âge, l’âge « moyen », on se battait comme des hommes sans coup bas d’égal à égal. L’éthique chevaleresque a engendré le fair-play. Sauf qu’à l’époque, l’essentiel était de participer. Et le ridicule tuait…

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