Au Moyen-Âge, les chevaliers s’ennuyaient beaucoup. La guerre, faire régner l’ordre et puis… le calme. Comment se distraire dans ces moments de solitude ? Il suffisait d’y penser. Des trouvères, poètes-chanteurs-jongleurs, ont alors imaginé des aventures chevaleresques fantastiques. Mieux encore, l’amour de la femme inaccessible s’est vite imposé comme incontournable dans les rangs des chansons. Et qui était la femme la plus inaccessible, le fantasme de tout guerrier ? La reine bien sûr. Femme fatale par excellence. Guenièvre est née de là. Tout chevalier se battait pour elle dans l’espoir de conquérir son cœur, quitte à trahir son roi.

 

Dans son œuvre majeure intitulée L’amour et l’Occident, l’écrivain suisse Denis de Rougemont raconte comment l’amour passion est amour de la destruction, amour de la mort. Aimer souffrir par amour, c’est vouloir mourir, comme dans le mythe de Tristan et Iseut qui ne peuvent vivre ni ensemble, ni séparément et finissent par y laisser leur peau.

 

L’amour de la passion est amour de l’amour, l’amour de la mort. Nous sommes, comme le chantait Michel Sardou, tous victimes de cette « maladie d’amour » en Occident. L’amour peut être destruction de l’un, de l’autre, voire des deux à la fois. Pour Denis de Rougemont, la clé se trouve dans le mariage, un amour qui dure. La clé, c’est aussi le respect et la sérénité.

 

Pour aller plus loin :

 

Denis de Rougemont, L’Amour et l’Occident, 10/18, 1957.

 

L’Amour et L’Occident sur viceversalittérature.ch

 

Interview de Denis de Rougemont