Sommes-nous tous les mêmes ? Nous sommes tous des êtres humains et appelons nos congénères nos « semblables », mais nous sommes tous différents. Même les jumeaux ne sont sont jamais identiques à 100%, bien qu’ils partagent parfois leur ADN. Henri Bergson, seul philosophe français lauréat du Prix Nobel de littérature, écrivait d’ailleurs qu’un « brin d’herbe ne ressemble pas plus à un autre brin d’herbe qu’un Raphaël à un Rembrandt ». 

 

Pourtant, nous avons besoin de cette catégorie du semblable pour nous retrouver, nous structurer, avoir des repères. Nous segmentons l’espace et le temps pour faire entrer chaque chose dans des catégories que l’on pense figées. Comme les couleurs de l’arc-en-ciel. Vous avez dit sept couleurs ? Bien sûr que non. Une infinité! Aucun bleu ne ressemble exactement à un autre bleu. Et nous n’avons que quelques mots pour désigner une infinité de bleus différents : bleu, turquoise, indigo, bleu clair, bleu foncé, bleu roi, bleu pétrole extra bleu ciel, ce camaïeu appelle combien les couleurs du ciel et de la mer sont effectivement infinies.

 

Le semblable et l’autre, deux concepts philosophiques bien complexes. Au fond, ce sont les Anglo-saxons qui apportent la meilleure réponse : les choses sont « same same but different ». Plus « différentes » que notre pensée ne le croit a priori.

 

Pour aller plus loin :

 

Henri Bergson, La pensée et le Mouvant, Paris, PUF, 1938. 

 

Vincent Descombes, Le même et l’autre : Quarante-cinq ans de philosophie française (1933-1978), Paris, Les Editions de Minuit, 1979

 

Les Bons Profs