Aimons-nous les uns les autres, disait Jean dans son Evangile. « Likons »-nous les uns les autres, reprennent en cœur Facebook et Instagram, dont la mission est de nous connecter à tout prix. Soyons tous « friends ». Partageons nos « stories », à défaut de nous intéresser à l’histoire avec un grand H. Autant d’anglicismes qui veulent nous mettre en lien les uns avec les autres et qui inquiètent les chercheurs. Jamais l’homme moderne occidental n’a été autant connecté, mais jamais il ne s’est senti aussi seul, chez luidevant son écran (ou derrière, c’est selon !)

 

En plus de la vitrine, parfois plus miroire narcissique que vitrine, d’ailleurs, que ces réseaux nous offrent, je pense aux inénarrables « selfies », cette (vilaine) manière de nous mettre toujours plus en scène, sur le petit théâtre de nos murs, d’être les stars nos propres chaînes Youtube, nous oublions trop souvent que nos amis virtuels ne le sont pas dans la réalité. Des amis qui ne nous veulent pas toujour du bien. Ils ne nous appellent pas. Ne sortent pas avec nous au cinéma. Ne viennent pas nous aider lorsque nous déménageons.

  

Pas facile de vivre dans une société de « mécontemporains » interconnectés et pourtant si seuls. Lâchons nos portables, sortons de ce monde imaginaire et ouvrons nos portes à nos amis. Les vrais. Tiens, d’ailleurs, vous faites quoi samedi soir ?

  

Pour aller plus loin 

 

Alain Finkielkraut, Charles Péguy, Le Mécontemporain : Péguy, lecteur du monde moderne, Paris, nrf, Gallimard, 1991. 

Radio canada  

Sami: la culture du narcissisme sur les réseaux sociaux