Les Grecs ont inventé la tragédie au VIe siècle avant J.-C.. À l’origine, on fêtait l’arrivée du printemps et de Dionysos – Bacchus pour les Romains –, dieu de l’ivresse et de la poésie, en écrivant une tragédie. Trágos, en grec, signifie « bouc » et ôidế « le chant ». Ainsi, si le bouc chantait en place publique, c’est parce qu’on l’égorgeait…
Durant cette fête du printemps, des moissons à venir, du vin et de la poésie, tout le village se réunissait pour chanter et danser. On tournait joyeusement en rond autour d’un homme, puis plusieurs, des saltimbanques (« ceux qui sautent sur le banc »), qui donnaient de la voix en l’honneur de Dionysos. The Voice existait déjà avant l’heure du prime time !
Finalement, le banc s’est déplacé pour former une scène sur laquelle les meilleurs chanteurs se produisaient. Progressivement, ils sont devenus acteurs de théâtre. Les villageois dansant tout autour ont peu à peu formé un hémicycle, bien organisé, celui qui a donné naissance à l’architecture fabuleuse des théâtres grecs. On doit donc ces merveilles d’architecture et d’acoustique au chant du bouc saigné en l’honneur du Dieu printemps sur fond de fêtes orgiaques initiatiques qu’on nommait bacchanales. Merci le cultes grecs. Merci Dionysos.
Et si on ouvrait une bouteille de rouge en l’honneur du retour des beaux jours ?
Pour aller plus loin :
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André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, Paris, Nizet, 2000.
- Résumé de L’Histoire du théâtre dessinée
- La tragédie
- Interview d’André Degaine
- Conférence de Luc Ferry